Marie Ochka, artiste feutrière, cultive entre les épines de la vie (et parfois de son jardin aussi) de la laine et des mots...

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vendredi 6 juin 2014

Monstre à pustules



Mon objet d'études du moment bonne santé donc, je me suis proclamée monstrologue (docteur en monstres imaginaires ou complètement inventés, un brin astrologue), boulot saisonnier ou pour plus longtemps.


jeudi 5 juin 2014

Premier énergumène


L'autre nuit, sur le drap blanc de mes insomnies se promenait un petit monstre gris avec qu'un yeux et du poil au bout des pattes, en excellente santé (un monstre en bonne santé est toujours plein de pustules ou plein de boutons). Je l'ai capturé pour le mettre en bocal et l'étudier.


Depuis, je caresse le rêve secret de devenir monstrologue, un genre de docteur en Monstres un brin astrologue. Bon sur ce il faut que je file vérifier la température de mon incubateur à verrues.

mardi 27 mai 2014

Depuis que je suis petite, quand j'ai peur, j'invente des histoires (plus grande, j'en invente aussi quand j'ai pas peur)


Blaise est inquiet, alors, il vit reclus dans son terrier et s'il s'inquiète c'est qu'il est un peu blanc, un peu noir, mais surtout gris...


Et dans son pays le mélange des couleurs, c'est très grave, si grave que c'est même interdit. Tout doit y être ou tout blanc ou tout noir, c'est plus facile : le noir, on l’envoie se faire voir ailleurs, on en veut pas, ça fait du tort à la blancheur. Et puis, le noir, c'est laid, il parait... Quant au gris ouh la, la, c'est une nuance et la nuance, c'est trop compliqué, faut pouvoir trancher de façon catégorique et systématique.


Blaise a peur de se faire couper la tête, couper les bras, arracher les oreilles et les bandes noires qui longent son museau, c'est qu'il faudrait que toutes ses couleurs soient rangées comme il faut. Il n'y a pas vraiment d'ailleurs pour les gens mélangés comme lui et puis, chez lui, c'est ici de toutes façons

Blaise a pourtant de si jolies idées dans la tête, si on le laissait faire, son pays serait une fête...

Et s'il sortait incognito, prouver que compter avec lui c'est bien mieux et plus drôle aussi ? Mais comment faire ?
Et s'il prenait un bain de javel, peut-être qu'il aurait le droit d'aller et venir dans son pays comme il voudrait ?


lundi 26 mai 2014

Etat des lieux


Tandis que les corneilles volent dans le ciel en poussant des cris qui font écho à la musique de mon âme (j'ai mal à mon pays), mais ce n'est pas l'état des lieux de la France que je vais dresser ici, mais celui de mon travail :

J'ai ma galerie de personnages, j'ai déplanté et replanté le décor, il me manque encore quelques détails... 
J'ai l'histoire. Elle roupille dans son tiroir (toujours prendre du recul) en attendant que je me mette à la photo-illustration et que je me décide, livre papier, livre numérique, CD lu ? Je ne suis pas au clair sur le format...
Alors, entre ménage, tri, rangement (c'est le printemps  malgré tout), je vais ressortir un autre projet entamé mais pas fini, fignolé...
Oui, je sais ça à l'air décousu ma façon de travailler, mais j'avance plus vite et mieux en passant d'un projet à un autre, bizarrement... Ma cervelle est ainsi faite qu'elle ne peut s'enfermer dans un seul travail à la fois...


lundi 19 mai 2014

Bigre, c'est déjà le temps des confitures et des conserves !


Comme le temps passe vite !
J'ai donc mis de bon matin des fanfreluches, coquilles et plumes en bocaux comme il se doit à cette saison :

dimanche 18 mai 2014

Et que fait un écrivain du dimanche, le dimanche ?


Il laisse ses ou son ouvrage(s) en plan pour prendre plume ou machine à écrire ou clavier, perso j'aime sucer le bout de mon crayon de bois et laisser les trucs s'échapper sur le papier dans tous les sens avant de les rassembler et de tailler dans le foin d'idées pour raccourcir (technique méconnue de l'entonnoir) en tapotant sur mon PC : j'aime ce désordre, ce foisonnement foutraque que je dois être la seule à décrypter.

Alors comme je suis écrivain du dimanche (mais si, mais si), j'ai donc laissé ma table de travail au repos, lui donnant rendez-vous à lundi.


Elle en a soupiré d'aise, faut dire qu'elle a fait sa semaine de 50 heures et plus, elle est contente de se reposer, qui ne le serait pas ? Ah, oui, moi, certes, certes, mais quand on aime, on ne compte pas, par contre on conte et pas que fleurette !

J'ai pris soin de passer hier mon hamac à la machine et je vais aller de ce pas nonchalant mais décidé au bout du jardin écrire sous la ramure des saules Marsault qui miment toujours aussi bien l'arbre, avec dans le fond de l'air un parfum de lessive et le chant des oiseaux (en espérant qu'ils me pardonnent que j'emplume les personnages les moins sympathiques de mon histoire)...
 
NB : sur le carreau de feutrage git le prince "charmant". Il a dû sentir qu'il n'endosserait pas le beau rôle car il m'a donné du fil à retordre, d'abord il a eu une fesse qui disait merde à l'autre, puis un pec qui disait merde à l'autre... Bref dans l'intimité des brouillons que ne connait que rarement le lecteur son petit nom d'oiseau, c'est Merdalautre.
Logique non ? Ah, tu trouve ça plutôt évident... Comme il te plaira et bonjour chez toi !
 
 

mercredi 14 mai 2014

Plantage de décor en cours...


Voilà, je bosse sur une galerie de personnages (pas de blaireau à l'horizon pour l'instant mais je vais peut-être trouver le moyen d'en caser un quelque part, qui sait ?)

Alors y'aura une fée, une vilaine reine, un prince charmant exactement comme dans un vrai conte mais il m'étonnerait que ça se passe exactement comme dans un vrai conte, vu que c'est un poil (et même un paquet de poils de mouton) dans mon imaginaire que ça se passe. C'est la sirène qui m'a mis la puce à l'oreille, je me suis donc gratté avec l'auriculaire (c'est son rôle) qui est un sacré bavard.

Ce sera une histoire plus courte que celle mettant en scène mes petits blaireaux de laine, pour tester sans m'épuiser en longueur et en vain (la force de l'habitude rend prudent, à moins que ce ne soit fainéant) si ça se trouve, la feutrillustration...
Avant, s'il fallait partir vaincue je ne partais pas, mais le chemin créatif est tel que si on ne part pas vaincu, on ne part pas du tout presque à tous les coups, alors... je pars mais en mesurant mes efforts, je vieillis que veux-tu !
Bon, bien sûr faut se fiche des résultats, sinon on ferait comptable ou prêteur sur gage ou agent de recouvrement, enfin un de ses trucs si utile à l'humanité qu'on se demande comment on aurait pu ne pas l'inventer. De mon côté, je fais dans le futile et le superflu, non mais !

Décor pas peint (pour l'instant ou pour plus longtemps).




lundi 12 mai 2014

Dur, dur, d'être lundi...


Je viens de m''endormir au travail ! Ben oui, je suis crevée, alors... je dors. Logique.
Comment ça, c'est intolérable de dormir au travail ?
Mais j'ai rêvé d'une histoire ! Alors j'ai un petit peu beaucoup travaillé quand même ! Du coup, je vais me prendre une pause thé, je l'ai bien mérité ;)


samedi 10 mai 2014

Sous l'oeil avisé d'Amédée...



 

... je feutre, installée à mon secrétaire pour changer ou pour me mettre en mode feutrillustration, car je ne suis pas sûre qu'on puisse articuler les mots et les freutrimages à une simple table de feutrage... Non, je ne sais pas, je tâtonne...


Pendant que je m'affaire en écoutant un brin de musique, Amédée me fait la conversation. Un extrait ?

Amédée : Mais une sirène en laine, ça ne va pas couler ?
Moi : Mais si, et justement, elle ne sait pas nager et elle a peur de l'eau.
Amédée : Elle s'appelle comment ?
Moi : Je ne sais pas, je ne l'ai pas encore inventé...

vendredi 9 mai 2014

Et parce qu'il n'y a pas que les blaireaux et les histoires foutraques dans la vie


Aujourd'hui, je vais siréner un peu... Le début des mots m'est venu hier, peut-être en entendant les sirènes du 8 mai, allez savoir, j'entends des sirènes (bruit) et je pense sirène (queue de poisson)...
Puis ça fera une compagne à celle-ci (qui n'est pas dans la bonne position et pas assez souple non plus..).




jeudi 8 mai 2014

La semaine des quatre dimanches


Lundi, nous étions lundi, le lendemain déjà mercredi et hier vendredi, fin de la semaine ! Comme le temps passe ! Aujourd'hui, c'est déjà dimanche et ce, jusqu'à dimanche !

Et que fait-on la semaine des quatre dimanches ?
Oh, ça dépend, toi, je ne sais pas ce que tu feras, mais quand on est écrivain du dimanche, on écrit quatre fois plus que les autres semaines et on aimerait d'ailleurs que ce soit tous les jours dimanche, mais bon...


Hier, j'ai eu une GROSSE journée, j'ai désossé le train de roue de ma roulotte sans (que le grand) cric (me croque), je vais les remplacer par quatre gros boutons, c'est que bon, faire de la pub pour Lajaunie ça va bien deux minutes...


J'ai donc repris plume (dans le sens où j'envisage à nouveau le livre), je savais que ça arriverait depuis cet hiver en réalité, j'en ai pris conscience après avoir écrit le vol des éphélènes, je le savais, mais je ne savais pas si j'écrirais pour la femme que je suis ou pour la petite fille que j'abrite en mon sein. J'ai choisi la gamine, peut-être parce que moi seule peut lui offrir le sur mesure qu'elle mérite, la faire rire et sourire, la consoler, la divertir, c'est de son âge après tout.
J'en ai été triste longtemps, mais c'est fini ! Longtemps, j'aurais voulu la faire grandir et la faire rejoindre cette femme capable d'écrire des vols d'éphélènes mais j'ai bien senti en écrivant ce texte qu'il n'y en aurait qu'un comme celui là et qu'un, ça ne suffisait pas, alors en regardant mon univers prolixe et toujours en réinvention, j'ai réalisé que le vivier d'histoires n'était pas prêt de s'épuiser et je dois bien avouer que le monde est trop laid pour que je puisse y avancer un tant soit peu sans échappatoire. Je ne suis pas finie (qui l'est vraiment d'ailleurs ?), je ne le serais jamais, mais j'ai bel et bien décidé d'en faire un atout dans ma manche de cœur, non mais !

Sur ce, je retourne écrire des histoires de blaireaux...

mardi 6 mai 2014

Pour info... ou pour défouloir va savoir ;) A moins que ce ne soit du délire ou une façon de désarmorcer l'angoisse, enfin bref, je sais pas ce que c'est, mais c'est ;)


...le net s'endort un peu beaucoup, à droite, à gauche, c'est l'effet printemps, été, vacances, fin d'année scolaire... Alors, je vais, de mon côté, passer, mais non pas en mode vacances, en mode blaireau. Repliée dans mon terrier à bricoler, photographier, tout ça, tout ça...


C'est quoi le rapport avec la souris verte ? L'escargot, j'imagine... Ben oui, replié dans sa coquille.

Mon objectif ? Me faire jeter de la littérature jeunesse.
Ah, bon, tu trouves ça étrange ?
Je veux pas te contrarier, enfin si un peu quand même, mais je trouve ça plutôt (et même fichtrement bougrement) intelligent (j'ai l'intelligence du blaireau, c'est pour ça, je suis déjà à fond dans le personnage !). Puisque jamais je n'obtiens ce que je veux (je m'adapte, je fais ce que je peux, j'accueille ce que la vie m'offre (ou pas, des fois la vie t'offre des merdes emballées dans du papier à fleurs), mais vouloir... ça m'est d'ailleurs devenu super compliqué), j'ai donc décidé d'aborder la chose par la face "je ne veux pas", que j'appellerai la face sud, pour ne pas perdre le Nord.

Alors dans quelques mois, avec un peu de chance, je pourrai t'expliquer comment te faire jeter des maisons d'éditions ou mieux encore susciter l'indifférence totale et complète en ne recevant même pas de réponse ! Le summum, le Graal de l'échec !

Voilà, après cette expérience là, si j'échoue, enfin si je réussis donc, je pourrais extrapoler à partir de mon petit cas personnel sur l'éternel retour et écrire des essais en énonçant des généralités creuses comme des macaronis striés, car l'important pour les pâtes, c'est la façon dont elles captivent la sauce.
Du coup, si je me fais jeter, comme je l'espère, pour des raisons philosophiques évidentes, j'ouvrirai un salon de thé ;) Ben quoi, il faut bien rebondir, non ? Ah bon !
Sur Pluton, le salon de thé.

Maintenant que mon avenir est tout tracé, reste plus qu'à bourlinguer et à te dire : 
Bonjour chez toi ! mais, oui, je t'enverrai des cartes postales ;)

samedi 3 mai 2014

Chouette !


Voilà, mes mille et des biquettes mots sont couchés sur le papier.
Oh, ne va pas croire qu'ils roupillent, non ils frétillent, ils vont attendre que je les remette vingt fois sur le métier pour obéir (et c'est difficile, quand on est pas toujours docile) à Boileau. Ils vont peut-être même attendre que je les remettre cent fois sur le métier, s'il le faut pour faire plaisir à Prévert et là, c'est très facile, Prévert, j'en suis sûre, savait aimer les ânes, leur parler et leur faire faire tout ce qu'ils veulent ;)

Bon, Prospère (c'est le nom du Blaireau dont je viens de conter un bout d'histoire) et moi avons mérités de piquer un petit roupillon et de prendre un week-end !



vendredi 2 mai 2014

Making of


Alors, le héros sera un blaireau, ça tu le sais déjà.


Aujourd'hui, je te montre le décor, je l'ai planté collé-bricolé, en récup' et chine, c'est pas fini, mais bon, y'a de quoi se faire une idée (oui, y' un terrier en dessous, mais chuuuut, pour l'instant, c'est le printemps, alors on va s'intéresser à ce qui se passe à la surface).




Pour le reste, le FORMAT de l'histoire, j'ai décidé, enfin je crois, de vivre avec mon temps, pour une fois. Mais, bon, quand on commence une histoire, on connait le point de départ, l'arrivée, les reliefs, de la route, ça... 


jeudi 1 mai 2014

Un blaireau pour héros


Je ne sais trop comment, je ne sais trop pourquoi, le blaireau s'est imposé comme ça, je sais que je l'aime avec son caractère d'âne (si on connait vraiment les ânes, doux, docile s'il le veut, s'il le peut (car le bougre connait ses capacités) et "parlant" du ventre avec une sincérité déconcertante). Je l'aime, ce personnage feutré, avec sa manière bien à lui de toujours retomber, de façon métaphorique, sur ses pattes comme un chat, mais il n'a rien d'un chat, il n'est pas intéressé, il est tout court, il est au plus près de ce qu'il voudrait, s'arrangeant un peu avec la réalité, au besoin.
Il n'est pas non plus ni tout noir, ni tout blanc, mais gris aussi, il a le sens, si rare, de la nuance. Je me suis inventé un compagnon de plume sur mesure, si incarné qu'il peuple la réalité de la maisonnée. Il est là, bien en place, à SA place, avec son caractère à lui et à personne d'autre.

Certains me disent, certains m'écrivent qu'ils ne peuvent plus voir un blaireau sans penser à moi, j'adore l'idée, j'adopte le concept, on m'appelle aussi miss Blairochka ou miss Blairochkaïette et même parfois miss Blairochouette.

De façon naturelle, le blairOchka est devenu ce héros évident, s'imposant de lui même mais sans rien écraser. Le blairOchka n'est pas un éléphant dans un magasin de porcelaine, il est plutôt celui qui, lorsque mon magasin de porcelaine est dévasté, me suggère d'ouvrir une boutique de mosaïque. C'est qu'il a de la belle suite dans les idées.


Ramène tes tesselles, on va faire un dessous de plat ;)


mardi 29 avril 2014

De la difficulté d'être gaulée comme une poupée russe


J'ai toujours des myriades d'idées, à l'heure des choix c'est un peu compliqué...


M'en reste deux, que je vais sans doute jouer à pique-nique douille, avant j'aurais mené le tout de front mais je ne fais plus de semaine de 70 heures.

vendredi 25 avril 2014

Ma logique ou mon absurde à toi de voir


Fin 2011, je vous avais présenté, ailleurs, le fameux âne Honyme, j'ai décidé de le déménager ici, aujourd'hui. Pourquoi ? Attendez, je vous explique après tout là-bas, là-bas à la fin du billet.


L'âne Honyme a le poil brouillon et feutré. On le voit arriver de loin avec ses gros sabots. Il porte bien sûr sa croix, c'est le lot de bien des ânes... Il a aussi les oreilles un peu courbées parce que des fois, il aimerait mieux être sourd plutôt que d'entendre ce qui se dit de par le monde, il en est même si excédé qu'on l'entend braire :
- HAAAAAAAAAAAAAAAAAAN qu'on m'arrache les tympans HIIIIIIIIIIIII !
On se demande parfois quelle mouche l'a piqué, lorsqu'il rue du derche, mais on se trompe, ce n'est pas une mouche, c'est une araignée qui pique sa curiosité.
Car, l'âne Honyme a une toile d'araignée, avec habitante, qui danse entre ses deux oreilles. Elle lui tient compagnie, il ne l'a pas su tout de suite... Seulement après, le jour où elle est descendue de sa toile pour se présenter devant ses yeux. L'âne a d'ailleurs crié (il a un peu peur quand même des araignées) :
- HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII d'où, d'où, tuuuu, tu sors toi ?
L'araignée lui a répondu :
- Ben de la toile entre tes deux oreilles.
- HAN ! Tu vis quand même pas là ?
- Oh, non je ne passe que la journée là, le soir je rentre chez moi en passant par ton oreille gauche et je dors dans ta caboche. Je m'y suis aménagé une petite piaule fort sympathique, j'y tricote des chaussettes et de la layette mais ce que je préfère faire c'est valser sur le plafond de ton crâne. 

L'âne avait toujours plus ou moins su qu'il avait une araignée au plafond mais bon, de la voir, ça lui avait quand même fichu un choc. Alors, il a mis le temps, mais il s'est remis de ses émotions et il a rappelé l'araignée :
- Hé ! Gudule (oui, il l'a baptisée comme ça) tu pourrais pas faire un truc pour moi ?
- Ben ça dépend. Quoi ?
- Tisser des fils entre mes idées. Elles m'ont toujours paru un tantinet décousues.
- Oh ben si ce n'est que ça ! J'ai vu tout à l'heure l'idée d'une hallebarde et j'ai croisé miséricorde, je m'en vais te les coudre et même te les faire rimer !
Impossible ? Voyez plutôt :
Ah misère ! cria le barde
J'ai cassé la corde
De ma harpe. Quelle barbe !
Me reste mon hallebarde
Oh miséricorde !
Aucun son n'en sort
Je me fiche dehors. 
A chaque fois que l'araignée tricote un fil entre deux idées, l'âne honyme rue du derche et clame des genre de poèmes à qui ne veut pas les entendre.
Voilà pourquoi, ce matin en me souvenant de l'âne Honyme, je me suis dit que cet animal, capable de faire rimer hallebarde et miséricorde, gagnerait à devenir un blairOchka, parce que bon, il a beau avoir le poil feutré Honyme, moi ce que je préfère, c'est feutrer des blaireaux.
Lui faire un bonnet d'âne ? D'accord, ça je veux bien !
Tout ça pour vous dire qu'il y a une certaine suite dans mes idées et même, oui, une vraie logique, mais y'a que moi qui la voit ;)

Bon c'est pas tout ça, mais je suis censée être en vacances, encore trois jours à tenir loin de mes aiguilles, je pensais pas que c'était si dur de s'arrêter toute une semaine ;) Oh, mais je vais y arriver... Si, si !
Houst, courage, hamac, vieil exemplaire d'un livre qui ne manque pas de nerfs, dégoté à Mons hier. Je devrais réussir à oublier mes petites laines et mes mots. Mes mots-laines. La molène fleurira-t-elle au jardin cette année ?

vendredi 18 avril 2014

Quelle histoire !


Un blairOchka : Je crois que la feutrière à l'intention de nous servir en salade...
Un autre blairOchka un tantinet inquiet : Tu crois qu'elle va bien nous assaisonner ?


Pour la petite histoire, un jour extraordinaire puisque j'avais l'imaginaire en berne (ça ne m'arrive jamais de perdre l'imagination, c'est dire si ce jour là sortait de l'ordinaire), je me baladais comme un âne en peine (j'avais perdu mes billes), rue des anges à Valenciennes lorsque tout à coup, je l'ai vu, il était là, rouillé, percé, en un mot sublime*, trônant près d'une poubelle : le panier à saladessssssss que tu peux voir sur la photo !
Si c'est pas dingue ça !
*N'est beau, vraiment, je veux dire, que ce qui a été marqué par la vie mais a tenu le choc des aléas. Et quand les titans jouent aux dés, ils te fichent parfois des pâtés qui te laisse broyé façon rillettes. D'ailleurs, rencontrer quelqu'un qui est beau comme des rillettes (gras, juste ce qu'il faut pour que ça glisse sur lui, et bon) c'est super rare en fait ;)


mercredi 16 avril 2014

Réunion, secrétaire, blairochka, auteur, questionnement


Hier, j'étais assise à mon secrétaire, devenu tout à coup le bureau des réclamations. Il en avait assez de ne servir que pour de la paperasserie. Il voulait une promotion, redevenir l'outil où s'élève des chimères. J'ai négocié (et ce ne fut pas facile, il est en chêne, s'est dire s'il a la tête dure !) consentant tout au plus à pondre des choses farfelues, il a chipoté et nous sommes arrivés à un accord : nous allons couver l'univers blairochkaïen, moi dans mon crâne, lui dans son sein.


J'étais donc là, à regarder quelques exemplaires de la bête, posés sur mon secrétaire, mesurant ses atouts :
- rondouillard et graphique, c'est un plaisir de le feutrer.
- faussement imbécile, c'est un plaisir de le fiche dans des situations absurdes, si lui reste égal à lui même et s'en sort assez finement tout de même, j'en sors grandie (bon d'accord ce n'est pas difficile puisque ma hauteur, c'est le ras des pâquerettes, certes, certes) et souriante, attendrie aussi, l'animal, c'est indéniable, est drôle et attachant.

Je mâchonnais mon crayon en me demandant si je pouvais inventer un blairOchka qui s'appellerait Lewis et habiterait au 501 rue des Djinns à DENIM. Mon petit doigt, que j'interrogeais à ce propos, refusait de me répondre, j'ai menacé de le plonger tout entier dans l'encrier, pour le sortir enfin de son mutisme, parce que les petits doigts c'est censé causer, les miens sont muets, c'est agaçant à la fin. Et puis, je me suis calmée, réalisant que l'ayant écrit, je l'avais donc déjà inventé. Bon maintenant me reste à le feutrer le bougre !

Lewis BlairOchka
501, rue des Djinns 
à DENIM
Oui, j'ai hésité avec Denain. Pour l'heure, je sèche un peu sur le code postal : je sors en effet de la baignoire et je couve le courrier.

mardi 15 avril 2014

C'est grave docteur ?


Alors la réponse est : "Oui et c'est une bonne chose" !

FredO, en rentrant du boulot, était content de trouver ma boite à blairOchkas sur la table et de voir, je cite : " Oh ! plein de blairOchkas partout !"
Oui, nous sommes atteints de blairochkaïte aiguë et non, nous n'avons pas la moindre intention de nous soigner.
Je vais même tenter d'inoculer le virus pendant les semaines qui viennent (par voie intranetteuse), en espérant qu'on s'pâme de rire (virus, spam, oui, c'est le grand retour des jeux de mots foireux).
Et voici donc une vieille photo, en attendant d'en prendre de nouvelles où je vous expliquerai (ou pas) pourquoi l'animal aime squatter la cuisine...


De quoi meubler ici ou , le temps que je fignole mon projet caisse château du glana gland (voir billet précédent, ou pas : ici suivre n'est pas le but premier ou alors tu t'es gouré de blog). D'ailleurs à propos de gland, je viens de découvrir qu'il existait un livre jeunesse qui s'intitule "les aventures d'Alexandre le gland", il va sans dire qu'il faut ABSOLUMEMT que je le lise ! Parce que, je sais pas si tu te rappelles (c'est pas obligatoire puisqu'il y a pas besoin de suivre), j'aime les histoires de glands (mais va pas t'imaginer que je dis ça parce que c'est le printemps) ET les jeux de mots foireux aussi. 


BlairOchkas, deux, jouant à faire le gland, donc.

vendredi 11 avril 2014

Manque de générosité. Ah, ben, c'est engageant comme titre !


Voici, par le petit bout de la lorgnette, un p'tit morceau du projet sur lequel je bosse... Sur mon planning, c'est indiqué jusqu'au 21 juin... Mais comme je suis sorcière vaudou certes mais pas devin, ni astrologue, même si je peux dire la bonne aventure des personnages que j'invente, certes, certes...

Alors que puis je vous dire ? Eh, bien que le blairOchka presque deux fois plus grand que d'ordinaire s'appelle Isidore, quant à savoir ce qu'il regarde comme ça, ça... Je ne te dis pas. Non, non, n'insiste pas.


Pour le bonhomme "articulé", ça, c'est un défi que je me suis lancé, mais moins grand que celui de coudre un costume en lin recyclé pour l'habiller... Diantre, je préfère en découdre qu'en coudre, c'est moi qui te le dis ! Du lin, hein ? Ne va pas mal interpréter ce que je te dis, parce que chacun sait que la vie est un fleuve et que j'ai troqué ma galère pour une barque, faut être réaliste, j'avais beau m'obstiner à vouloir jouer les galériennes, j'étais pas gaulée pour ça. Il faut savoir raison garder, même quand on est fêlée. Non, j'ai pas l'intention de mettre les voiles, je suis bien dans la laine. J'y reste, non mais !

Ils sont placés dans une caisse en bois, grand format, du Saint Julien, rien que ça, juste récupérée hélas. C'est quand même le seul saint auquel je me vouerais volontiers plus souvent. Alors, c'est du château du glana (connais pas), rebaptisé château du gland, parce que c'est quand même plus marrant. Non ? Ah, bon.
Les livres ? Je sais, j'ai pas regardé les titres, non, je les achète au kilo, pour l'odeur du vieux papier...

jeudi 3 avril 2014

Regarder du bout de mes doigts... se tisser les liens de laine


Je regarde chaque jour ou presque la laine du bout de mes doigts. Je la sens avec lenteur prendre corps, ignorant la forme en devenir pourtant...
Hier, j'ai vu son visage, pour la première fois, j'ai tout de suite été charmée par son p'tit air ahuri, tout étonné d'être là... Né de l'encre de mes mots, laiteux comme la page blanche pourtant... Est-il possible qu'il soit sorti de l'encrier, après avoir voyagé à dos de mouton(s) dans des contrées que je n'ai même jamais visitées ?

Il ne connait de cette vie que mes doigts, auxquels il s'accroche comme à une racine, sa racine, ses racines...

Il se tisse parfois entre ce que je feutre et moi un fil étrange et impalpable qui est pourtant bien là.
Hier, je l'ai regardé longtemps dans ses yeux ronds.
Apaisée, étonnée en retour. C'est moi qui ai fait ça ? Oui, ça m'émerveille à chaque fois, c'est comme ça...
Petit à petit, je me suis demandée pourquoi ses pattes étaient ainsi assemblées. Il ne faut pas croire, je ne connais pas toujours la raison, il n'y a jamais aucun calcul, aucune préméditation...
Il était là, assis sur ma main  avec cet air prostré. Je l'ai posé sur ma valise, sur une bobine de fil, sur le rebord d'un vieux pot de confiture vide... J'ai compris ce matin, lorsque je me suis demandé comment j'allais vous le présenter que c'est sur cette branche là, fleurie de rouge qu'il voulait s'accrocher... 
Alors, voilà :



Et puis, je l'aime mais vous l'aviez deviné, n'est-ce pas ?

mercredi 2 avril 2014

Je me souviens...

... de ces temps proches mais si lointains où j'imaginais que mes rêves pouvaient avoir une prise sur la réalité, je me souviens et je regarde mes mains.
Fin 2009, ce n'est pas si loin tu vois, j'ai connu la césure, puis le fracas, ce n'était pas la première fois, mais ce fut la pire.
J'ai abandonné bien des choses en bas, tout en bas de moi, dans ce gouffre aux vertiges de l'angoisse.
J'ai enterré l'idée du rêve, mettant des mois à scinder la chose :  l'imaginaire en bas, le réel en haut.
J'ai dressé une frontière, planté des barrières.
J'ai fermé à clef, posté un gardien à l'entrée.
Tout au fond de moi, j'ai ancré ma faculté à rêver, je la croyais morte alors, c'est ce que j'avais de plus vif en moi ! Je ne le savais même pas. Elle ne me quittera jamais... Je le sais, désormais et c'est un peu comme vivre avec une laideur cachée, j'en connais le prix à payer, j'en connais le poids, petite j'étais laide à me faire tirer les cheveux, puis mon enveloppe a changé le regard des autres pour ma surface aussi et j'ai compris l'importance des apparences et le si peu et le si rare attrait pour le fond, le tréfonds des êtres et même des choses.

Et puis est venue la laine, elle adoucit le cours de ma vie, peut-être change-t-elle aussi un peu le regard des autres sur la surface des choses que je crée, je ne sais.

J'avais en moi, depuis toujours, niché dans les tréfonds de mon âme, un monde imaginaire qui n'avait aucun écho, aucune prise sur le réel. Mes mains, pourtant, donnent corps parfois et rendent palpable une de ces choses qui ne pouvaient naitre que là-bas, tout au fond, dans ce pays sans lumière où l'on avance qu'à tâtons.
Je crée un no man's land, un trait d'union, une chose qui n'existe que sous mes doigts. Et lorsque je vois une de ces choses pour la première fois, je ne sais ce qu'un aveugle de naissance qui recouvrerait la vue ressentirait mais j'imagine que c'est un peu ce qui m'arrive presqu'à chaque fois qu'une pièce, qui revient de ce loin là, se révèle sous mes doigts, qu'elle acquiert cette consistance étrange et palpable. Avant, je me serais demandé comment, pour qui, pourquoi je crée, aujourd'hui je crée juste pour créer, pour donner corps à ce que j'ignore le plus souvent.
C'est un peu comme si, un soir de printemps, tu découvrais des morilles dans ton jardin alors qu'au grand jamais, tu n'aurais pu t'imaginer qu'il en pousserait là et pourtant...


Et il y avait bien là toute une fricassée :


Bon, c'est pas tout ça, mais j'ai une chimère qui attend les ailes épinglées de venir lentement, si lentement au monde...

.... et les chimères qui font souvent si peur me semblent avoir pourtant la douceur des temps qu'il reste à inventer.

samedi 29 mars 2014

Message à Cendrillon

Inutile de semer tes godasses (en chantant des chansons perce-tympans) dans l'espoir que ton prince te retrouve. Il ne te cherche plus, il a préféré devenir jardinier plutôt que de se taper une va-nus-pieds.


Faire connaissance

Ce matin, je me suis tiré le portrait et il n'était pas flou, ce qui est loin d'être évident puisque je rime un peu, beaucoup, comme hallebarde et miséricorde. 

Rêveuse (parce que sensible, je n'ai trouvé que le rêve pour me rendre le monde et mon impuissance à le changer un tantinet supportables), douce (attentive et attentionnée quand j'aime) avec un p'tit côté rock n' roll. Je garde aussi en réserve une once de caractère de lionne pour les jours où on (et chacun sait avec quoi ça rime) me chercherait des poux dans la crinière. J'ai aussi une petite fille en miettes au fond de moi qui rit ou pleure aux éclats. Elle vient me réveiller parfois pour aller à la chasse aux cauchemars ou aux insomnies, je la console, je la fais rire, je lui apprends l'oubli.(Ces jours là inutile de venir frapper à ma porte, je ne suis là que pour elle).
Quant à ma religion, c'est l'autodérision.

Je commence donc à comprendre (ben il est temps !) pourquoi (trop) souvent, on voudrait me compartimenter (comme si j'allais me laisser faire ! (oui, oui, c'est plutôt douloureux la compartimentation) mais je n'entends toujours rien au fait qu'on puisse m'imaginer de cette matière dont on fait les Galathée ! Comme ci j'étais du genre à me laisser buriner par un quelconque Pygmalion pour devenir aimable ! Je mange des carottes pour ça.

PS : pour ceux qui se demanderaient pourquoi une bouée en forme de blaireau, ça a toujours été mon humour qui m'a empêchée de me noyer. Bref, l'humour est nécessaire (sinon la vie ne serait presque jamais drôle), mais ce n'est peut-être pas la qualité que je préfère chez moi, qui sait ? Moi, ça va de soi !

vendredi 28 mars 2014

Souvenir de salle de classe


Marie Ochka a pensé ce matin au chat de Prévert qui lui avait écrit dans un livre qu'on pouvait devenir femme et rester petite (sans être naine pour autant) et a pensé aussi à Lewis Caroll qui savait que les petites filles ça rapetisse (mais pas les haricots), car, ce matin, Mama Ochka s'est souvenue qu'elle avait été à l'école (si, si) et même qu'un jour le maître avait demandé à elle et à ses camarades de mettre un haricot entre deux morceaux de coton hydrophile humidifié (il avait même fallu ramener un pot de yaourt vide pour cette occasion, certains avaient ramenés un bocal) dans le but de le faire germer.
Comme elle savait déjà comment germent les haricots, elle s'était ennuyée jusqu'à ce que, quelques temps plus tard, elle constate qu'en même temps que les haricots germait aussi le joli mot cotylédon à la craie blanche sur le tableau vert...

Aujourd'hui, Mama Ochka a fait germé entre deux morceaux de coton hydrophile un haricot (c'est là qu'elle s'est souvenue) et rien ou presque n'a changé si ce n'est, peut-être, que le haricot a bien grandi...




jeudi 27 mars 2014

Un aperçu...


...de la table de travail de Mama Ochka ?
Il s'y feutre ce qu'elle appelle sa boite à bondieuseries, on y découvre (si on veut, c'est pas obligatoire) que la magicienne vaudou se voue à un saint qui a un bonnet d'âne, il est aussi question de glands, de petits pois, de coquilles de noix vides, tout ça, tout ça...
Dans le flou les métamorphoses d'Ovide (elle nourrit les fragments mythologiques d'une athée en digérant un petit bout de ce bouquin, oui, Mama Ochka mange des livres). 


Mama Ochka fourmille d'idées, mais ne feutre pourtant pas plus vite que la musique (Thiéfaine à cette heure, au cas où tu voudrais savoir, Mama Ochka aime beaucoup la façon qu'il a de lui chanter dieu, entre autre).
Mama Ochka prend son temps, tout son temps... Elle savoure...
La laine (poil au dent, certes, certes) : sa came, sa consolation, son fil d'Ariane, son moyen de revenir de ses désillusions, son évidence, son... Elle savoure sa chance et par miracle elle ne cherche pas à comprendre pourquoi ou comment ça marche pour ne surtout pas se retrouver comme ces mioches si contents de s'amuser avec un jouet qu'ils le démontent pour savoir quel est donc le secret, ils trouvent et abandonnent la chose pour aller démonter un autre jouet, une autre chose...

mardi 25 mars 2014

Des nouvelles ? Bon allez d'accord, je fais mon coming out


J'ai pris un recul grand comme ça pour regarder mes racines inventées danser au vent, mesurant le pouvoir de l'imaginaire et ses limites.
C'était joli, si joli que je ne puis le dire sans mentir. Oui, mais voilà, que faire après avoir planté un arbre qui n'existe pas dans des sables mouvants et lui avoir collé des ailes le temps qu'il rencontre un espace souterrain qui ne se dérobera pas sous ses radicelles pour qu'il ne sombre pas ?


Je ne sais pas ce que vous auriez fait vous mais moi j'ai décidé que la seule chose à faire c'était d'inventer dieu, rien que ça ! Eh, oui, je suis comme ça.
Alors bien sûr c'est du sur mesure, car il faut tout de même que je puisse y croire (c'est même le but avoué) et pour ce faire il m'est d'ailleurs paru évident que dieu serait plusieurs.
Bref, Mama Ochka a sorti ses aiguilles et ses grimoires de sorcière vaudou pour travailler à son nouveau projet :

Fragments mythologiques d'une athée

et je me mare ! Rien n'est plus jouissif pour Mama Ochka que d'inventer un truc farfelu qui a sa propre logique et quelle logique !

Mais qu'est-ce qu'il a dans le crâne ?
Sous son bonnet d'âne ?

Oui car si dieu est couronné, c'est forcément d'un bonnet d'âne, attribut suprême s'il en est. Si c'est la fréquentation des ânes qui me fait affirmer pareille chose, je laisse Mélanie Delloye vous convaincre avec son merveilleux "Rythme de l'âne", c'est par là que ça se passe : http://www.transboreal.fr/librairie.php?code=TRAPPANE
C'est nourri, magnifiquement écrit...

Alors Mama Ochka consulte tous les jours du lundi au vendredi, les soirs de pleine lune entre 3H33 et 3H37, elle lira ton avenir dans les entrailles des côtes de blettes (et puisque sa vie est un compte de faits, elle en dégote même l'hiver) et t'annoncera sans vergogne qu'un jour tu vas mourir.
Elle te mettra aussi en garde : ne surtout pas perdre un cheveu ou un poil, même de cul, chez elle, parce que bon, elle est sorcière vaudou tout de même. Elle te versera du thé avec cet air malicieux qui aura tout l'air d'être une mise en garde. Qui sait ce qu'elle aurait pu y glisser ?

Peut-être que Mama Ochka te dira qu'elle regrette un peu le temps où les pendus dansaient sur les arbres et les gibets parce que foutre dieu c'est un peu coton de nos jours de dégoter des mandragores ! C'est qu'elles permettent, parait-il, d'obtenir tout et son contraire. Oui, la mandragore, c'est un peu la plante orchestre de la pharmacopée magique, elle joue même du violoncelle avec ses radicelles. Bon c'est pas tout ça mais il faut que j'aille traire la chélidoine, sa sève métamorphose le plomb de la vie en or, enfin seulement si t'es douée d'un imaginaire prolixe, nan parce que Mama Ochka sait bien que ce qui marche pour elle, ne marche pas pour tout le monde mais elle t'empêchera jamais d'y croire pour un temps plus ou moins transitoire.

Mama Ochka exposera ses fragments mythologiques les 14 et 15 septembre, mais elle t'en parlera plus tard.

vendredi 7 mars 2014

Dans la série : "Tout conte défait", voici :

  
"La blairelle au petit pois"


Et pour la suite, je vous invite à yeuter ma page Facebook : https://www.facebook.com/SurLaRouteDeLaLaine?fref=ts, ma désormais résidence principale.


samedi 1 mars 2014

Si j'avais appris la musique...


...j'aurais choisi le violoncelle comme instrument. Voilà pourquoi j'ai choisi de relier mes premiers carnets de route (témoin peu ou prou de onze mois (un palindrome dites donc !) de feutrage) en accordéon :


Logique Ochkaïenne, ça va de soi ;)


mercredi 26 février 2014

Retour


Voilà, j'ai fait mon petit périple en imaginaire, j'ai ramené quelques écrits et quelques idées et j'ai repensé à une dame venue visiter l'atelier-salle-à-manger-salle-à-rêver-bibliothèques aux portes ouvertes d'octobre. Elle m'avait demandé si je pouvais lui feutrer une baigneuse. Je lui ai répondu que j'allais semer l'idée et que je verrai si ça germerait ou non... Ayant eu tout le temps de lui parler de ma façon de créer, elle a compris.


Sur le coup, je ne me sentais pas inspirée, mais alors pas du tout et puis je pressentais que j'avais des choses à sortir, des choses à cicatriser encore, une touche dans le monde du livre, bref, des choses en suspension et si FredOchka ne m'avait pas un peu poussé à aller plus vite que ma musique intérieure, je serais seulement en train d'aller vers le public maintenant, mais j'aurais été rassurée moins vite sur l'effet de mes petites laines, certes, certes...
Je me sens plus assurée aujourd'hui et puis j'ai une expo qui commence à se tenir, ce qui était le premier objectif que je m'étais fixé...
Hier soir, j'ai commencée à me sentir inspirée et j'avoue que la baigneuse est un thème à traiter sur des tas de registres... Une série ? Qui sait ?

Pour que mes sculptures soient légitimes, il faut qu'elles remontent du siège de mon inspiration, de mon intuition, de ma fameuse boussole intérieure : le ventre. Voilà qui explique sans doute que je ne peux que partiellement raisonner la chose et que l'on ait parfois du mal à me suivre. Je voulais du temps pour voir ce que j'obtenais en allant tout à fait à mon rythme, ce n'est pas simple en soi, je l'avoue ! L'incompréhension et l'impatience des autres font parfois germer quelques doutes, les questions matérielles aussi.
Aujourd'hui germent de plus en plus de certitudes et de confiance, une chose étrange à vivre lorsqu'on s'est sentie bonne à rien aussi longtemps que moi !
Ah, l'effet laine sur ma petite personne est décidément admirable (oui, à une autre époque j'aurais mis formidable, mais le mot, allez savoir pourquoi, m'agace aujourd'hui).
Bon, ce n'est pas tout ça, mais je retourne à mes aiguilles.
Sinon, ce n'est pas mon anniversaire, ni même ma fête d'ailleurs, je ne sais même pas c'est quand la sainte Marie mais je veux le même maillot de bain que la dame ! Oui, oui, rouge et blanc comme sur la photo ;)

dimanche 23 février 2014

Maternité


Voilà la dernière née.
Au jardin, dardé de la lumière printanière, une mère en devenir.
Au nid douillet de l'espérance, entre le lierre et les perce-neige, pousse en son ventre un enfant voulu, attendu, pas encore né, déjà aimé. Une évidence ?
Pourtant, je pensais en la feutrant aux enfants non voulus, mal aimés qui n'auront jamais la chance de connaitre pareille évidence...


Avant le vol des éphélènes...


Il y a eu l'écorce des mots :


En deux tomes : Objet livre et livres objets & haïkus infimes et haïkus secrets...



Toutes mes œuvres sont liées par au moins une bribe de texte commun, c'est ainsi, elles forment un tout dans mon esprit et dans ma réalité...

Il y a donc eu l'écorce des mots, puis, prenant racine en elle, le vol des éphélènes (ah, les poupées gigognes !), pourtant je travaille aujourd'hui au prétexte, celui qui inclut les deux premières œuvres citées et portera en réserve toutes les suivantes...
Dans le désordre ? Je ne sais : lorsqu'on jardine, on récolte d'abord les graines avant de préparer la parcelle de terrain pour les cultiver, non ? Et puis au rythme des saisons vient la récolte seulement. Je ne déroule pas un projet, comme on déroule un argument, je le cultive, ce n'est peut-être pas la meilleure façon de faire dans les arcanes de ce monde-ci  mais c'est la mienne, la plus naturelle et la plus intime, alors il en sera ainsi.


mercredi 19 février 2014

Pfiou


Mon tapuscrit est à la correction. Comment je sais que l'écriture est achevée ?
Je le sais au rituel immuable de mettre le premier exemplaire imprimé et biffé de moult corrections dans la cheminée, j'irai verser, tout à l'heure, les cendres dans un coin du jardin...


J'ai remanié l'atelier pour y installer un coin photo et compléter le travail de plume... 
Il me faudra encore choisir et acheter le papier sur lequel je vais imprimer un genre de livre résumant et présentant (un ou deux détails en moins : je n'ai pas su les intégrer dans le fil du "récit") les facettes de ma personnalité créative. Ainsi, mes chers lecteurs assidus, hormis quelques surprises vous avez déjà tout vu, tout lu, mais bon, il faut aussi que je pense aux rencontres moins virtuelles.
Je dois aussi me faire tirer le portrait (voilà bien un truc que je déteste...)
Une sculpture attend sur mon carreau de feutrage, bref, je suis un peu débordée cette semaine.
La semaine prochaine je devrai passer à la reliure (faite à la va comme je te pousse, fais gaffe aux orties et si on en faisait une soupe ou un pesto plutôt ?) et une première phase indispensable (à mon sens qui n'est toujours pas le sens commun) pour présenter mon travail (au plus proche de ce que je suis) sera bouclée !
L'étape suivante ? Me préparer à affronter les rabats-joies qui à ma place auraient fait autrement. Faut d'ailleurs que je refiche la main sur mes grolles les plus pourraves pour leur filer au cas où VRAIMENT ils insisteraient (prudence est mère de sureté, n'est-il pas ?) qu'ils me montrent un peu où ils auraient fait mieux (qui est l'ennemi du bien), m'enfin je ne m'en fais pas, souvent c'est que de la gueule...
Pour ceux qui vont compartimenter, n'aimant que ce détail là ou celui-ci, là, j'avoue, je ne suis pas équipée ! J'ai mis quatre ans et des moutons à me rassembler, c'est dire si le sujet de la vivisection est encore un sujet sensible lorsque c'est moi qu'on fiche sur la table, scalpel à la main.
M'enfin si j'avais pu faire plombier ou camionneur, j'aurais pas fait artiste, ça c'est sûr ! Faut bien faire avec sa nature profonde surtout quand on a passé neuf ans à essayer de la changer pour le rendre autre... Bref, quand il faut y aller, il faut y aller... Oui, je suis allée vérifier au cimetière le week-end dernier, eh bien, quand c'est terminé, c'est terminé et y'a plus rien à faire, la mort est pour beaucoup, au vue de l'état de bien des tombes, un second oubli, pas même un chrysanthème ou une pensée à nourrir de ses restes.... Eh, oui, même les trépassés sont souvent au chômage, c'est ainsi...

lundi 10 février 2014

L'achimie des nu(e)s


Voici la dernière née : l'alchimie des nu(e)s


Perchés sur un cirrus, voici le couple auquel je travaillais ces quinze derniers jours...



jeudi 6 février 2014

Peinture fraiche

D'entendre les tourterelles roucouler et le merle rechanter, bref les oiseaux du jardin se préparer pour leurs amours printanières, ça m'a filé envie de redécorer mon nid. Histoire de marquer les changements, je n'apprends plus à maitriser mes outils et la laine, j'ai repris plume... ça méritait bien une nouvelle couleur ! Non ? Mais si, mais si...  ;)
Pourquoi gris ? Parce que c'est joli et que ça rime avec alchimie aussi.
"Le seul alchimiste capable de tout changer en or est l'amour. L'unique sortilège contre la mort, la vieillesse, la vie routinière, c'est l'amour." Anaïs Nin

Avoir trouvé la laine philosophale, ça valait bien un nouveau texte introductif. Non ? Mais si, mais si...  ;)

Au creuset de l'imaginaire s'opère la lente métamorphose de la laine cardée... La matière fond sous les coups d'aiguilles répétés et ça fait le bruit d'une souris qui grignote tandis que le temps étiré gonfle des spectres d'idées pour leur donner corps... De mes voyages inventés, je ramène des chimères, j'ajoute parfois un maigre supplément de douceur en ce monde (sans doute ma seule ambition artistique), je rapporte de temps en temps un ou deux trophées (de vilaines bêtes qu'il vaut mieux voir "empaillées")... Les mots nourrissent mes laines, la laine nourrit mes mots... Au creuset de l'écriture, je suis aussi parfois le vol des l'éphélènes.
EPHELENE [efelεn] n.f. -2013- Néologisme désignant un insecte gracile et fragile, dansant loin des phalènes et des lampes assassines. L’éphélène se réchauffe aux feux de glace d’un encrier de verre où tremble, au dessus des naufrages, l’éclat irisé des songes…


Et après tous ces travaux, ça méritait bien un petit coup de main pour une nouvelle bannière, merci FredO.


mercredi 5 février 2014

J'ouvrage au ralenti...

... faut dire que j'écris aussi... Alors au creuset de l'imaginaire sommeille toujours mon couple en devenir... L'homme prend tournure, ma femme est encore au stade spectral. Le temps laissé au temps nourrit la chose...
Un texte roupille aussi : Le vol des éphélènes, j'ai apporté la dernière retouche hier. Je prends du recul pour mieux y revenir...
J'ai fait une reliure bicyclette* pour que la chose soit concrète et palpable...


*En langage ochkaïen, bicyclette signifie : avec les moyens du bord...

Et vous noterez, peut-être ou pas, c'est au choix, que si je feutrais en pointillé, afin de laisser le temps au mots de s'assembler sur le papier, mon billet du jour est tout en points de suspension ;)

mercredi 29 janvier 2014

Mon petit coin travail au rythme des oiseaux

Je travaille devant une des fenêtres de la salle à rêver-bibliothèque-salle à manger-atelier...
Mes journées sont rythmées par le vol des oiseaux, il y a l'heure du merle, il vient fourrager avec entrain dans les feuilles mortes et vient accrocher ce faisant un sourire au coin de mes commissures.
Il y le balai des mésanges : de la maison à grain à la maison à graisse, des arbrisseaux de la mare au houx de la voisine, avant l'envol vers le saule, puis les saules marsault (qui, même l'hiver, miment toujours très bien l'arbre).
Après cette danse, arrivent les corneilles, elles dessinent leurs messages ailés dans mon ciel... Je les préfère les jours gris, c'est encore plus joli... Et pour les instants plus rares, il y a la buse qui fend le ciel avec majesté, le geai des chênes qui colore les branchages sombres de l'hiver et un peu plus souvent mais trop rarement le vif et joyeux rouge-gorge : il me décroche à chaque fois un "oh" enchanté. Lorsque je le vois, je redeviens une petite fille l'espace d'un instant. Enfin il y a le mignon troglodyte monté sur ressort qui est aussi drôle que mon merle mais plus difficile à suivre du regard.
Les chardonnerets et bouvreuils, je ne les vois jamais l'hiver, le martin pêcheur ne vient qu'une fois l'an au printemps...


Voici, donc mon coin travail, avec ma bassine à laines, mon châle préféré, mes outils dont le bois garde mes empreintes et cette petite table face à la fenêtre par où j'observe les oiseaux... 

Le coin m'est sympathique, lorsque je m'y installe, j'y fais naturellement abstraction de tout ce qui ne flatte pas l’œil, le mur décrépi des voisins par exemple, assise là où à mon secrétaire, je porte un regard différent...
 
Non loin de moi, quelques uns de mes livres et le souvenir de quelques sympathiques et délicieux repas, mais ça je vous en causerai une prochaine fois... peut-être... ou pas...

vendredi 24 janvier 2014

Oracle des ronces

Je vais commencer, une fois n'est pas coutume, par expliquer un des aspects symboliques de la ronce.


On nomme aussi cette dernière la mère des chênes et des hêtres, car elle protège de l'appétit des cervidés et des sangliers, faînes et glands, jeunes pousses d'arbres en devenir. Ainsi, si forêt il y a, c'est que les ronces veillent aux grains...

Ceci dit, je vais vous montrer la photo de ma dernière sculpture inspirée par le début d'un court texte sorti de mon carnet de notes.


PS : J'ai choisi le charme plutôt que le hêtre ou le chêne en raison de la polysémie du terme... Voilà, pour une fois j'avais envie de partager avec vous quelques unes des méandres de mon inspiration...



 L'oracle des ronces


Elle est partie. Furie.

Il est resté. Hébété.

Le cœur serré de ronces
Il souffre
Les mâchoires voraces délaissent ce grain cerclé d'épines
Il souffre
Un charme pousse en son sein...


A ses pieds tapissés de mousses, les escargots dessinent des sautoirs argentés, nacrés de perles de rosées et sous le couvert de ses ramures, une douce chimère jardine ses pensées.

Il souffle
...