Marie Ochka, artiste feutrière, cultive entre les épines de la vie (et parfois de son jardin aussi) de la laine et des mots...

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mercredi 26 février 2014

Retour


Voilà, j'ai fait mon petit périple en imaginaire, j'ai ramené quelques écrits et quelques idées et j'ai repensé à une dame venue visiter l'atelier-salle-à-manger-salle-à-rêver-bibliothèques aux portes ouvertes d'octobre. Elle m'avait demandé si je pouvais lui feutrer une baigneuse. Je lui ai répondu que j'allais semer l'idée et que je verrai si ça germerait ou non... Ayant eu tout le temps de lui parler de ma façon de créer, elle a compris.


Sur le coup, je ne me sentais pas inspirée, mais alors pas du tout et puis je pressentais que j'avais des choses à sortir, des choses à cicatriser encore, une touche dans le monde du livre, bref, des choses en suspension et si FredOchka ne m'avait pas un peu poussé à aller plus vite que ma musique intérieure, je serais seulement en train d'aller vers le public maintenant, mais j'aurais été rassurée moins vite sur l'effet de mes petites laines, certes, certes...
Je me sens plus assurée aujourd'hui et puis j'ai une expo qui commence à se tenir, ce qui était le premier objectif que je m'étais fixé...
Hier soir, j'ai commencée à me sentir inspirée et j'avoue que la baigneuse est un thème à traiter sur des tas de registres... Une série ? Qui sait ?

Pour que mes sculptures soient légitimes, il faut qu'elles remontent du siège de mon inspiration, de mon intuition, de ma fameuse boussole intérieure : le ventre. Voilà qui explique sans doute que je ne peux que partiellement raisonner la chose et que l'on ait parfois du mal à me suivre. Je voulais du temps pour voir ce que j'obtenais en allant tout à fait à mon rythme, ce n'est pas simple en soi, je l'avoue ! L'incompréhension et l'impatience des autres font parfois germer quelques doutes, les questions matérielles aussi.
Aujourd'hui germent de plus en plus de certitudes et de confiance, une chose étrange à vivre lorsqu'on s'est sentie bonne à rien aussi longtemps que moi !
Ah, l'effet laine sur ma petite personne est décidément admirable (oui, à une autre époque j'aurais mis formidable, mais le mot, allez savoir pourquoi, m'agace aujourd'hui).
Bon, ce n'est pas tout ça, mais je retourne à mes aiguilles.
Sinon, ce n'est pas mon anniversaire, ni même ma fête d'ailleurs, je ne sais même pas c'est quand la sainte Marie mais je veux le même maillot de bain que la dame ! Oui, oui, rouge et blanc comme sur la photo ;)

dimanche 23 février 2014

Maternité


Voilà la dernière née.
Au jardin, dardé de la lumière printanière, une mère en devenir.
Au nid douillet de l'espérance, entre le lierre et les perce-neige, pousse en son ventre un enfant voulu, attendu, pas encore né, déjà aimé. Une évidence ?
Pourtant, je pensais en la feutrant aux enfants non voulus, mal aimés qui n'auront jamais la chance de connaitre pareille évidence...


Avant le vol des éphélènes...


Il y a eu l'écorce des mots :


En deux tomes : Objet livre et livres objets & haïkus infimes et haïkus secrets...



Toutes mes œuvres sont liées par au moins une bribe de texte commun, c'est ainsi, elles forment un tout dans mon esprit et dans ma réalité...

Il y a donc eu l'écorce des mots, puis, prenant racine en elle, le vol des éphélènes (ah, les poupées gigognes !), pourtant je travaille aujourd'hui au prétexte, celui qui inclut les deux premières œuvres citées et portera en réserve toutes les suivantes...
Dans le désordre ? Je ne sais : lorsqu'on jardine, on récolte d'abord les graines avant de préparer la parcelle de terrain pour les cultiver, non ? Et puis au rythme des saisons vient la récolte seulement. Je ne déroule pas un projet, comme on déroule un argument, je le cultive, ce n'est peut-être pas la meilleure façon de faire dans les arcanes de ce monde-ci  mais c'est la mienne, la plus naturelle et la plus intime, alors il en sera ainsi.


mercredi 19 février 2014

Pfiou


Mon tapuscrit est à la correction. Comment je sais que l'écriture est achevée ?
Je le sais au rituel immuable de mettre le premier exemplaire imprimé et biffé de moult corrections dans la cheminée, j'irai verser, tout à l'heure, les cendres dans un coin du jardin...


J'ai remanié l'atelier pour y installer un coin photo et compléter le travail de plume... 
Il me faudra encore choisir et acheter le papier sur lequel je vais imprimer un genre de livre résumant et présentant (un ou deux détails en moins : je n'ai pas su les intégrer dans le fil du "récit") les facettes de ma personnalité créative. Ainsi, mes chers lecteurs assidus, hormis quelques surprises vous avez déjà tout vu, tout lu, mais bon, il faut aussi que je pense aux rencontres moins virtuelles.
Je dois aussi me faire tirer le portrait (voilà bien un truc que je déteste...)
Une sculpture attend sur mon carreau de feutrage, bref, je suis un peu débordée cette semaine.
La semaine prochaine je devrai passer à la reliure (faite à la va comme je te pousse, fais gaffe aux orties et si on en faisait une soupe ou un pesto plutôt ?) et une première phase indispensable (à mon sens qui n'est toujours pas le sens commun) pour présenter mon travail (au plus proche de ce que je suis) sera bouclée !
L'étape suivante ? Me préparer à affronter les rabats-joies qui à ma place auraient fait autrement. Faut d'ailleurs que je refiche la main sur mes grolles les plus pourraves pour leur filer au cas où VRAIMENT ils insisteraient (prudence est mère de sureté, n'est-il pas ?) qu'ils me montrent un peu où ils auraient fait mieux (qui est l'ennemi du bien), m'enfin je ne m'en fais pas, souvent c'est que de la gueule...
Pour ceux qui vont compartimenter, n'aimant que ce détail là ou celui-ci, là, j'avoue, je ne suis pas équipée ! J'ai mis quatre ans et des moutons à me rassembler, c'est dire si le sujet de la vivisection est encore un sujet sensible lorsque c'est moi qu'on fiche sur la table, scalpel à la main.
M'enfin si j'avais pu faire plombier ou camionneur, j'aurais pas fait artiste, ça c'est sûr ! Faut bien faire avec sa nature profonde surtout quand on a passé neuf ans à essayer de la changer pour le rendre autre... Bref, quand il faut y aller, il faut y aller... Oui, je suis allée vérifier au cimetière le week-end dernier, eh bien, quand c'est terminé, c'est terminé et y'a plus rien à faire, la mort est pour beaucoup, au vue de l'état de bien des tombes, un second oubli, pas même un chrysanthème ou une pensée à nourrir de ses restes.... Eh, oui, même les trépassés sont souvent au chômage, c'est ainsi...

lundi 10 février 2014

L'achimie des nu(e)s


Voici la dernière née : l'alchimie des nu(e)s


Perchés sur un cirrus, voici le couple auquel je travaillais ces quinze derniers jours...



jeudi 6 février 2014

Peinture fraiche

D'entendre les tourterelles roucouler et le merle rechanter, bref les oiseaux du jardin se préparer pour leurs amours printanières, ça m'a filé envie de redécorer mon nid. Histoire de marquer les changements, je n'apprends plus à maitriser mes outils et la laine, j'ai repris plume... ça méritait bien une nouvelle couleur ! Non ? Mais si, mais si...  ;)
Pourquoi gris ? Parce que c'est joli et que ça rime avec alchimie aussi.
"Le seul alchimiste capable de tout changer en or est l'amour. L'unique sortilège contre la mort, la vieillesse, la vie routinière, c'est l'amour." Anaïs Nin

Avoir trouvé la laine philosophale, ça valait bien un nouveau texte introductif. Non ? Mais si, mais si...  ;)

Au creuset de l'imaginaire s'opère la lente métamorphose de la laine cardée... La matière fond sous les coups d'aiguilles répétés et ça fait le bruit d'une souris qui grignote tandis que le temps étiré gonfle des spectres d'idées pour leur donner corps... De mes voyages inventés, je ramène des chimères, j'ajoute parfois un maigre supplément de douceur en ce monde (sans doute ma seule ambition artistique), je rapporte de temps en temps un ou deux trophées (de vilaines bêtes qu'il vaut mieux voir "empaillées")... Les mots nourrissent mes laines, la laine nourrit mes mots... Au creuset de l'écriture, je suis aussi parfois le vol des l'éphélènes.
EPHELENE [efelεn] n.f. -2013- Néologisme désignant un insecte gracile et fragile, dansant loin des phalènes et des lampes assassines. L’éphélène se réchauffe aux feux de glace d’un encrier de verre où tremble, au dessus des naufrages, l’éclat irisé des songes…


Et après tous ces travaux, ça méritait bien un petit coup de main pour une nouvelle bannière, merci FredO.


mercredi 5 février 2014

J'ouvrage au ralenti...

... faut dire que j'écris aussi... Alors au creuset de l'imaginaire sommeille toujours mon couple en devenir... L'homme prend tournure, ma femme est encore au stade spectral. Le temps laissé au temps nourrit la chose...
Un texte roupille aussi : Le vol des éphélènes, j'ai apporté la dernière retouche hier. Je prends du recul pour mieux y revenir...
J'ai fait une reliure bicyclette* pour que la chose soit concrète et palpable...


*En langage ochkaïen, bicyclette signifie : avec les moyens du bord...

Et vous noterez, peut-être ou pas, c'est au choix, que si je feutrais en pointillé, afin de laisser le temps au mots de s'assembler sur le papier, mon billet du jour est tout en points de suspension ;)