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GRANDE MÉTAMORPHOSE
ET
TOUTES PETITES CHOSES
Longtemps,
très longtemps, je me suis cherchée,
Longtemps,
très longtemps, je me suis sentie perdue,
Et
puis, comme par magie, la laine est entrée dans ma vie…
Je
dédie cette histoire à tous ceux pour qui la vie n’est pas un chemin tout
tracé, une évidence depuis l’enfance, à tous ceux qui, ne sachant pourquoi ils
sont faits, avancent tout de même… Je leur souhaite de rencontrer une
fulgurance, une belle évidence…
De
toute sa vie, Méli-Mélo n’avait pas fait plus de trois pas…
Il faut dire que la pauvresse trainait un bagage ENORME qui lui causait bien du
tracas.
Elle avait bien essayé
d’abandonner cette valise plus d’une fois mais à chaque fois, allez savoir
pourquoi, les mains libres soudain, elle se sentait perdue. Où aller ? En
avant, en arrière ? Et pour faire quoi ? Elle ne savait pas…
Méli-Mélo revenait
toujours à sa valise. Un jour, elle se dit qu’il était peut-être temps de la
défaire… Elle n’avait jamais osé en regarder le contenu… Elle préférait rêver
qu’elle trainait des pavés avec une plage en dessous et la mer en contrebas ou
un désert tout entier, avec un écrin de verdure au milieu niché sous les
étoiles, un havre de paix avec de l’eau et des dattes, des palmiers à sucre et
des palmiers à sel…
Elle avait, en vérité, peur
de trouver à l’intérieur des soucis encore plus grands ou, tout au plus, des vêtements
dévorés par les mites. Trainer sa valise, après tout, elle ne savait peut-être
pas vraiment le faire, mais elle s’était habituée à rester là à essayer…
Et s’il fallait que ça
change ?
Prenant son courage à
huit bras pour enfin voir, enfin savoir, elle eut de nouveaux soucis :
dans sa valise, point de paradis, pas de trésors extraordinaires ou ordinaires
ni de petits ou de grands riens qui font la joie au quotidien. Non, juste un amas
de laines emmêlées, un vrai sac de nœuds…
Devant ce triste
constat, Méli Mélo s’installa au bord de sa valise, chagrine puis, avec
une patience infinie, dénoua petit à petit l’embrouillamini.
Devant la flopée de
mignonnes pelotes pleines de couleurs et de douceur, elle resta bouche bée…
Emerveillée…
Mais
ça n’a pas duré…
De
voir ses fils si prompts à se dérouler tout seul, ça lui a fait mal, et puis ça
l’a exaspérée !
Fourrageant
tout à coup dans ses laines si bien rangées, elle se mit à tout démonter,
triturer, effilocher jusqu’à ce que la
laine ait retrouvé son état initial, la couleur en plus…
Là,
enfin, elle se sentit apaisée, ne sachant pourtant pas que faire de ces mousses
vaporeuses, mais elle pouvait regarder toutes ces fibres en vrac sans souffrir
et sans se fâcher, c’était déjà ça, n’est-ce pas ?
Elle eu alors à nouveau
envie de partir mais elle ne fit toujours pas trois pas : une douleur
énorme l’empêchait de poser son pied gauche à terre. En s’asseyant sur son
inséparable valise, elle regarda son pied et il y trouva une épine grande comme
ça !
L’aiguille délogée, Méli-Mélo contrariée attendait que ça
cicatrise, toujours assise sur sa valise.
Elle avait la
bougeotte, alors elle se mit à piquer ses laines pour se soulager et tromper
l’ennui, aussi. Et c’est là, alors qu’elle ne s’y attendait pas, mais alors pas
du tout, que la magie a opéré…
La matière domptée par
l’aiguille a pris forme et cet amas informe s’est métamorphosé en toutes petites
merveilles de laine…
Finie l’envie de voir du pays, le voyage se passait entre ses doigts et c’était
bien comme ça.
Vous pouvez retrouver ces créations (en laine feutrée à l'aiguille) et d'autres là :
https://www.facebook.com/SurLaRouteDeLaLaine?fref=ts
et là :
http://marieochka.fr/
Un spécial merci à Prudence Petitpas pour m'avoir envoyé les pelotes de laine qui ont servi et à tous ceux qui auront lu jusqu'ici et laissé un commentaire :)