Marie Ochka, artiste feutrière, cultive entre les épines de la vie (et parfois de son jardin aussi) de la laine et des mots...

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mercredi 29 janvier 2014

Mon petit coin travail au rythme des oiseaux

Je travaille devant une des fenêtres de la salle à rêver-bibliothèque-salle à manger-atelier...
Mes journées sont rythmées par le vol des oiseaux, il y a l'heure du merle, il vient fourrager avec entrain dans les feuilles mortes et vient accrocher ce faisant un sourire au coin de mes commissures.
Il y le balai des mésanges : de la maison à grain à la maison à graisse, des arbrisseaux de la mare au houx de la voisine, avant l'envol vers le saule, puis les saules marsault (qui, même l'hiver, miment toujours très bien l'arbre).
Après cette danse, arrivent les corneilles, elles dessinent leurs messages ailés dans mon ciel... Je les préfère les jours gris, c'est encore plus joli... Et pour les instants plus rares, il y a la buse qui fend le ciel avec majesté, le geai des chênes qui colore les branchages sombres de l'hiver et un peu plus souvent mais trop rarement le vif et joyeux rouge-gorge : il me décroche à chaque fois un "oh" enchanté. Lorsque je le vois, je redeviens une petite fille l'espace d'un instant. Enfin il y a le mignon troglodyte monté sur ressort qui est aussi drôle que mon merle mais plus difficile à suivre du regard.
Les chardonnerets et bouvreuils, je ne les vois jamais l'hiver, le martin pêcheur ne vient qu'une fois l'an au printemps...


Voici, donc mon coin travail, avec ma bassine à laines, mon châle préféré, mes outils dont le bois garde mes empreintes et cette petite table face à la fenêtre par où j'observe les oiseaux... 

Le coin m'est sympathique, lorsque je m'y installe, j'y fais naturellement abstraction de tout ce qui ne flatte pas l’œil, le mur décrépi des voisins par exemple, assise là où à mon secrétaire, je porte un regard différent...
 
Non loin de moi, quelques uns de mes livres et le souvenir de quelques sympathiques et délicieux repas, mais ça je vous en causerai une prochaine fois... peut-être... ou pas...

vendredi 24 janvier 2014

Oracle des ronces

Je vais commencer, une fois n'est pas coutume, par expliquer un des aspects symboliques de la ronce.


On nomme aussi cette dernière la mère des chênes et des hêtres, car elle protège de l'appétit des cervidés et des sangliers, faînes et glands, jeunes pousses d'arbres en devenir. Ainsi, si forêt il y a, c'est que les ronces veillent aux grains...

Ceci dit, je vais vous montrer la photo de ma dernière sculpture inspirée par le début d'un court texte sorti de mon carnet de notes.


PS : J'ai choisi le charme plutôt que le hêtre ou le chêne en raison de la polysémie du terme... Voilà, pour une fois j'avais envie de partager avec vous quelques unes des méandres de mon inspiration...



 L'oracle des ronces


Elle est partie. Furie.

Il est resté. Hébété.

Le cœur serré de ronces
Il souffre
Les mâchoires voraces délaissent ce grain cerclé d'épines
Il souffre
Un charme pousse en son sein...


A ses pieds tapissés de mousses, les escargots dessinent des sautoirs argentés, nacrés de perles de rosées et sous le couvert de ses ramures, une douce chimère jardine ses pensées.

Il souffle
...



vendredi 17 janvier 2014

Refuge en solitude (Eviter ses épines pour se lover contre sa douce poitrine)

Petit être nimbé de brume oublié des hommes et des dieux. Tu pêches aux reflets de la lune des rimes en solitaire pour celle que tu espères depuis le lever du jour sur la nuit des temps.



Il t'a semblé l'apercevoir une fois et presque la toucher du doigt. Effrayée par tes épines, elle a fuit et tu assembles depuis des vers luisants au crépuscule de la mélancolie dans l'espoir de la revoir.


Moi seule suis venue me frotter tout contre toi. Ta douce compagnie réchauffe les feux de mon imaginaire et dans la vision trouble de sa fumée, je vois danser ses fantasmagories.

jeudi 16 janvier 2014

Ma bio, où vous aurez l'impression que je dis "elle" pour parler de moi ;)

Un jour pas si lointain, Marie Ochka est tombée amoureuse de la laine et s’est mise à la feutrer d’instinct… Elle ignorait tout, oui tout de la chose et elle a commandé des tas aiguilles et SIX kilos de laine.
Oui, oui, six kilos et si c’est aussi lourd que six kilos de plomb, en terme de volume, c’est ENORME, six kilos de laine, pour un début…

Après avoir apprivoisé toute une année cette matière pas même un tantinet farouche sous ses coups répétés, elle a décidé de façon tout aussi étrange et intuitive de se mettre à sauter à cloche pied sur le fil du rasoir pour donner corps aux fantasmagories qui l’habitent…

Folie ?
Oui, peut-être est-elle passée de simple amoureuse à folle amoureuse…
 
Qui suivra le fil, verra…

En tous cas : qu'il est bon de retrouver un grain de folie ! Mon esprit était un peu comme ces grappes de raisin quelque peu millerandées.

Une photo de mon atelier hier matin :


Une sculpture se prépare, qui me donne, non du fil à retordre, mais des épines à éviter... J'invente des subterfuges...
Elle s'intitule Refuge en solitude, un plop a fait naitre un texte pour l'accompagner... En ce moment, tout se fait de façon si naturelle que je n'ai qu'à suivre le fil de ma fantaisie...